Technologies cryptées (NFT) et Organisations Autonomes Decentralisées (DAO) à Bruxelles
Dépasser la création de valeur limitées aux échanges monétaires classiques enfermés dans le business as usual
La fin d’année est toujours un moment clé qui permet de faire la synthèse des mois passés. 2021 aura été pour la plupart des bruxellois et des habitants de la Cité un sacré challenge.
Si cette fois nous n’y sommes pas dans le Monde d’après, c’est que j’étais vraiment perdu dans le terrier du fameux lapin Blanc d’Alice!
J’étais en ce début de semaine au colloque organisé par le Cabinet de la secrétaire d’État Barbara TRACHTE sur l’économie de demain sur le site de Tour & Taxis à Bruxelles dans le bâtiment de Bruxelles Environnement.
J’ai entendu parlé de Transition, de théorie du Donut et de tous les efforts consentis par les pouvoirs publiques pour débloquer le mindset actuel de la collaboration.
Au final la théorie du donut aborde enfin les problèmes complexes avec un cadre de travail global et à 360°. Complexité par rapport à l’approche prônée jusqu’ici de travailler de manière linéaire. C’est ainsi qu’on parle aujourd’hui tant d’Économie Circulaire.
Depuis 15, nous sommes passé du Développement Durable, à l’Economie Sociale et Solidaire, de l’entreprenariat social pour aboutir à l’Economie Circulaire. Je termine actuellement une formation longue de 18 mois à l’Institut d’Eco Conseil de Namur comme facilitateur en EC.
Systèmes complexes donc mais mesure t-on réellement l’enjeu de mutualisation dont il va falloir faire preuve pour relever ces défis. Et au delà de jouer un rôle de donneur de leçon, j’aimerais partager la richesse des recherches faites par quelques individus ou projets qui depuis déjà une dizaine d’années se sont mis en route pour écrire ces récits sur le futur de Bruxelles.
Depuis 2015 avec mes collègues du CIN (Civic Innovation Network), nous avions préparé un design de collaboration multi-acteurs. Mes 3 compères ont continués leurs chemins et se retrouvent aujourd’hui dans des projets dont l’ADN est resté focalisé sur la décentralisation.
- Le BlindSpot Project (Timothée BRES)
- L’Arbre qui Pousse (Pierre-Alexandre KLEIN)
- BrusselAVenir (Kushboo BALWANI et Ellen ANTHONI)
Je réfléchis pour ma par également au design le plus adéquat pour continuer à soutenir mon action. TransiStore.today est aujourd’hui le véhicule que j’imagine pour proposer un cadre de travail et continuer de favoriser la création de Réseaux Ouverts Contributifs.
TransiStore.today souhaite faciliter la réplication des applications concrètes dans des projets existants: AlterEducS et Ferment Lab by Fermenting ont été designés en ce sens et y travail à l’heure ou j’écris.
Technologies décentralisées: futurs des organisations et de la gouvernance
Imagine t-on qu’au travers des techniques de cryptage, un nouveau substrat technique émerge pour Internet? Articulé autour des blockchain, de la cryptographie et par des gadgets garantissant infalsifiabilité. Mais plus important encore, il promet de reconstruire le Web avec un nouvel ensemble de valeurs : moins de pouvoir centralisé, plus de propriété distribuée, plus de souveraineté des utilisateurs.
Pour ma part j’y puise des ressources pour imaginer et designer la manière dont les organisations vont se transformer en matière de propriété et de gouvernance coopératives pour dépasser la phase de transition économique et sociale dans laquelle nous avons plongés.
De nouvelles narratives émergent sur le Futur de Bruxelles, et au delà du travail exploratoire réalisé il y a maintenant quelques années avec CIN (Civic Innovation Network) au travers des IJV (Impact Joint Ventures = dynamique multi-acteurs) et repris aujourd’hui par BruxellesAVenir sous forme de discussions avec les bruxellois. L’enjeu aujourd’hui est de proposer un schéma opérationnel et des exemples concrets de structures qui ont implémentés les marqueurs du changement et sont futur fit pour relever les challenges du monde d’aujourd’hui.
C’est donc l’enjeu et la proposition de valeur de TransiStore.today, un Do Tank qui agit comme facilitateur de transition.
- Transformation des organisations au travers du leadership regénératif
- Expérience immersive 360° dans l’Economie Circulaire
- R&D think tank futurisme/nouvelles narratives pour Bruxelles
Déploiement de méthodes et d’outils pour gérer son business as usual tout en transformant une organisation en la décentralisant
Gouvernance distribuée et détention de la propriété
Depuis 2015 et la découverte pour moi de l’univers Makers au travers des Fablabs, je n’ai cessé d’explorer le terrier du Lapin blanc.
Découvrir après une formation en économie et marketing qu’il existait des licences libres, fut pour moi une révélation. Je consacre depuis lors une bonne partie de mon temps, de ma capacité de travail et de mon attention au soutien et au développement d’organisations qui veulent innover et se transformer en ce sens.
Faciliter la transformation de ces organisations est devenu mon métier
La coopération comme marqueur de la Transition
Avant toutes choses, il me semble important de donner un élément de contexte essentiel à la compréhension de la phase dans laquelle nous entrons.
Pour y parvenir, je dois introduire une notion comme celle de l’ échec de coordination. Il s’agit d’une classe de problèmes qui fera surement écho à des réalités très actuelles…
L’échec de coordination intervient lorsque toutes les parties prenantes à une situation seraient mieux s’ils parvenaient à coopérer, mais sans un cadre fiable pour coordonner leurs actions, chaque individu suit son intérêt personnel rationnel, conduisant tout le monde à un résultat où tout le monde perd.
En 2014, Scott Alexander a publié un essai intitulé Meditations on Moloch, une introduction évocatrice à « l’échec de la coordination ».
L’échec de la coordination est une lentille utile pour visualiser les crises imbriquées auxquelles nous sommes confrontés dans les sociétés modernes. Par exemple, le changement climatique serait plus facile à gérer si tout le monde pouvait s’entendre pour agir simultanément pour réduire les activités à forte intensité de carbone. Mais sans cet accord, il est dans l’intérêt de chacun à court terme de continuer à polluer.
La solution à l’échec de coordination est un mélange de conventions sociales et de règles formelles : pensez à la pression sociale que nous exerçons sur les entreprises pour qu’elles soient plus écologiquement responsables, soutenues par une force coercitive qui sanctionne les pollueurs.
Web3 et DAO: antidote à l’échec de coordination?
Les innovations digitales qui changent d’échelle aujourd’hui pourraient nous aider à résoudre les échecs de coordination mondiale qui nous font courir vers un avenir de plus en plus complexe.
Pour revenir sur un les constats de la semaine dédiée à la transition en cette fin d’année 2021, j’ai vu de superbes projections et des plans dignes de cabinet de consultance sur le quoi (What?) et le How? (Comment) mais le WHY qui souvent fait la différence dans le Golden Circle restait floue. Ou pour mieux dire au centre de ces process de changement le why qui est au cœur du réacteur qui amène la transformation dépend souvent de l’adhésion et donc de l’échec de coordination.
Nous ne plaidons pas pour un TOUT au numérique et il est évident que l’impact carbone en terme de consommation d’énergie pour soutenir une telle infrastructure est conséquente mais mesurable. Le vrai coût d’opportunité serait de mesurer en comparaison de l’énergie consommée et dépensée dans le soutien aux entreprises sans capitalisation du savoir-faire et sans distribution de l’information. Et idéalement en évitant la captation de valeur vers le privé suite au financement public de démarrage.
Le financement public de demain sera celui qui se mettra en capacité de dépasser cette phase de transition, sera un Commun Collaboratif et c’est surement aujourd’hui les prémisse de cette culture collaborative à laquelle nous assistons. Inspirée du Mouvement Makers par exemple qui travaille à des designs communs au travers de communauté avec comme logique la Cosmolocalisation.
Tout ce qui est léger est décentralisé et tout ce qui est lourd est local. Les design sont mutualisés et libres de droits, les machines sont physiques et une ressources de production locale.
L’innovation sur laquelle le CIN avait travaillé dès 2018, imaginait que nous puissions accéder à une nouvelle classe d’institutions virtuelles qui encodent plus efficacement nos valeurs dans nos systèmes économiques et juridiques.
Ces institutions seraient mieux à même de résoudre les échecs de coordination, régies par des règles transparentes et appliquées par des programmes incorruptibles. Chacun est libre de contribuer et cela compte.
Théorie du Donut et DAO à Bruxelles
Jusqu’ici, j’avais utilisé le terme de Réseau Ouvert Contributif (ROC) pour décrire le travail engagé. Mais il semble que nous allions vers de nouvelle classe d’institutions virtuelles nommées « DAO » (Decentralised Autonomous Organisations).
Bruxelles s’est dotée d’une politique ambitieuse en matière de transformation de son économie avec le Stratégie Régionale de la Transition Economique (SRTE) basé sur la théorie du Donuts.
Avec TransiStore.today, l’idée est de proposer d’identifier et de faciliter la constitution de grappes DAO. Dans la pratique, « DAO » est un terme assez vague, il ne spécifie pas exactement la manière dont l’organisation doit être gouvernée. Mais l’intention est que ces organisations ne soient pas régies par un organe décisionnel central ou un leader charismatique, mais par un réseau décentralisé d’agents participant au sein d’un ensemble de règles programmatiques accessibles de manière transparente.
Centres d’entreprises: tiers-lieux de l’émergence?
Depuis septembre 2020, je suis à la recherche d’une structure ou d’un lieu qui pourrait héberger un projet comme celui de TransiStore.today.
Un service qui propose de la facilitation à la transition à partir de marqueur fort basés sur le business as usual qu’on retravaille au travers du leadership pour transformer et accompagner la structure dans sa phase de changement. Des mises au vert avec la découvert 360 degrés de l’entrepeunariat post urbain et des plongées en prospectives au travers de conversation sur des thèmes choisis avec notre think tank R&D sur l’avenir de Bruxelles.
ERP et Structures Decentralisées
Le premier pas essentiel afin de mettre un pied dans l’engrenage est de s’équiper d’une infrastructure suffisante et nécessaire à la distribution de l’information.
Dans l’expérience que nous avons acquise cela passe par un ERP (Entreprise Ressource Planning). L’articulation de cette outil opérationnel permet un transformation de la dynamique interne pour faire évoluer le leadership vers une logique contributive. L’enjeu de la plateformisation du modèle devient un enjeu et dans notre rôle de facilitateur de transition nous accompagnons l’entreprise dans ce processus de changement. Différents outils comme le Resilence Coaching sont proposés. Le Tarot Instant Archetype de Superflux peut aussi amener l’équipe à clarifier des situations et aider à se projeter dans de nouvelles perspective par rapport à la transition.
Infrastructure décentralisée et multi-comptabilité
A partir du moment ou une organisation arrive à intégrer un infrastructure opérationnelle capable de décentraliser l’accès à l’information et au processus de décision, il devient possible d’envisager une comptabilisation multiple de la création de valeur. Cette comptabilisation granulaire est essentiel à la valorisation des externalités et est probablement un des enjeux majeurs de notre temps. Réduire la valeur au prix que le consommateur est prêt à payer est un biais cognitif qui s’est durablement installé dans notre rapport au monde. Changer cette compréhension de notre environnement tant dans la tête du consommateur que dans celle des acteurs marchands va occuper une bonne partie de notre temps et de notre énergie dans cette première moitié de siècle probablement.
Avec l’avènement d’infrastructures numériques capables de calculer et de tenir en compte un ensemble de paramètre en parallèle, une nouvelle comptabilité devient possible et ouvre les portes d’une valorisation de la production plus en lien avec le contexte.
Incarner la transition à Bruxelles
L’idée de fonctionner en grappe ou en bulle permet de limiter la transversalité dans un premier temps à une structure et à son écosystème. Tiberius BRASTAVICEANU de SENSORICA aurait parlé d’OVN (Open Value Network) en son temps et de cercle de confiance. Avec l’évolution de la maturité sur les questions de collaboration et les avancées techniques comme le NFT (Jeton non-fongible). Est-on en train d’assister à l’émergence d’une nouvelle vague d’entrepreneurs et de structure? Des Guildes techno féodales capables et prêts à incarner les valeurs d’un changement profond qui passera par la mutualisation des ressources, seule issue actuelle pour relever les enjeux du changement climatique et de la transition économique.
La méthodologie multi-acteurs développée en son temps par le CIN que nous avions appelé IJV (Impact Joint Ventures) permet de délimiter un périmètre de travail et d’identifier les ressources disponibles, nous imaginons faire émerger un ensemble de profiles alignés sur une même chaîne de valeur qui laisseront apparaître une nouvelle manière d’entreprendre et qui illustrera ce que pourrait être le Quatrième Secteur.
Commun contributif comme modèle de création de valeur
L’innovation du moment serait de capitaliser sur le savoir contributif au sein d’une communauté d’entrepreneurs et d’entreprise sur un territoire donné. L’idée étant d’être dans une logique générative plutôt que captatrice du capital public ou privée.
La valeur crée peut alors passer, en cohérence avec le mode de gouvernance partagée et distribuée, par une autre forme de rémunération que l’échange monétaire. La technologie NFT permet aujourd’hui d’attribuer la création de valeur de manière infalsifiable pour de bloques de taches de travail structurée de manière granulaires en amont du processus de production.
Cette approche est garante d’une gouvernance contributive qui est la base de la création d’un Commun partagé par une communauté.